mercredi 7 septembre 2016

Est-ce que je pense ?



Au cœur de la quête de l'éveil : le mental.
Je n'aime pas beaucoup ce mot, vague et employé à tord et à travers.
Mais peu importe.
l'important est que chacun sent bien qu'il est conscience,
ou que la conscience est essentielle en son être.
A l'opposé, tous voient qu'ils ne sont pas le corps.
Perdre ses cheveux, une bras ou une jambe, ça n'est pas se perdre soi.
D'ailleurs, notre corps d'adulte est tous différent de notre corps d'enfant.
Pourtant, nul ne croit qu'il est devenu quelqu'un d'autre.

Le problème, c'est ce qu'il y a entre la pure conscience et le corps : le mental.

Tous, nous nous plaignons d'être sous l'empire du mental. 
De ses interférences qui gâchent la beauté de l'instant,
de ces bruits parasites qui polluent le lumineux silence.

Une réponse peut être de dire que je ne suis pas les pensées.
Si le mental a une telle emprise sur moi,
c'est parce que je m'identifie à lui,
je crois que je pense.
En réalité, je ne pense pas.
Les pensées sont des sons intérieurs,
qui vont et qui viennent comme
des nuages dans le ciel.

Oui, mais alors d'où vient que je 
continue à m'identifier à lui ?
D'une confusion.
D'une confusion entre la conscience et les pensées.
Qu'est-ce que le mental ?
Des pensées que je voie.
Qu'est-ce que la conscience ?
C'est moi, qui voit les pensées passer.

Mais conscience et pensées se mélangent,
confondent leurs qualités.
La Lumière consciente vient se refléter sur les pensées, 
comme la lumière du soleil sur un joyau.
Du coups, les pensées paraissent conscientes,
lumineuses, alors qu'elles n'éclairent rien du tout.
Une pensée ne pense rien.
Une pensée est aveugle.
Une pensée est éclairée pas la conscience.
Une pensée est vue par moi,
Regard sans visage.
Et aussi, à cause de cette confusion,
la Lumière consciente paraît changeante,
comme le soleil se reflétant
sur des eaux tantôt agitées,
tantôt paisibles.
Je crois que les pensées, 
illuminées par la conscience,
sont conscientes,
comme je dirais qu'un homme éclairé par le soleil
est "lumineux". 
Alors que la seule lumière
est celle du soleil.
Quand l'homme disparaît, j'ai le sentiment que la lumière disparaît.
Quand le mental disparaît,
dans le coma ou le sommeil,
je crois que je disparaît.
Pouvoir d'une simple confusion !

Le remède à cette confusion
est le discernement :
comprendre que je suis le Témoin des pensées,
et non les pensées.
Quand aux pensées, comme tout ce qui passe,
elles sont sans réalité.
Il n'y a que conscience, être, 
félicité de cette absence de dualité.

Les pensées et le reste ne disparaissent pas,
mais leur pouvoir de faire peur
et d'égarer disparaît.
Peu à peu.
Et quand je cesse de croire que je suis les pensées
ou autre chose,
mon âme s'épanouit.
Ce paradoxe est pourtant banal :
quand un miroir est nettoyé,
ses reflets sont plus vifs, plus colorés.

Mais d'où viennent le mental et le reste ?
De moi,
de la Lumière consciente,
plus moi que moi,
plus intime que la plus intime de mes douleurs,
plus intérieure que le plus intérieur de mes chagrin,
sanctuaire inexpugnable,
imprenable,
que je n'atteint pas 
mais auquel je m'éveille.

Je sens alors les émotions avant qu'elles ne deviennent
conflictuelles. 
je les sens comme désir, désir d'être,
sans dualité.
Je les sens en leur source.
Il y a Volonté,
Désir, 
Émotion,
Energie, 
Élan,
Choix, 
Croyance...
mais sans objet,
indépendant
de l'objet.
Tout est vécu en soi,
pris en son jaillissement,
comme un cri
avant que l'on sache 
s'il est d'horreur ou de joie.

Le mental et le reste
sont le jeu de la conscience,
un jeu de silence,
chatoiement magique
et muet
où tous nos désirs
s'en finissent jamais
d'être comblés
dans l'étonnement.

...

1 commentaire:

Pas de commentaires anonymes, merci.

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